vendredi 29 avril 2011

De la solidarité

Voici quelques temps déjà, j’ai été indignée d’apprendre qu’il était demandé à nos collègues d’Unimail de la solidarité alors même que la direction avait consciencieusement cassé les équipes, pour ne rien dire des êtres humains…

Ma première réaction a sans doute été qu’il était choquant de la part d’une direction qui a mis des collègues en compétition pour des postes d’exiger ce comportement pour faire face à une crise dont elle est l’instigatrice. Mais ce qui est également très gênant, c’est de ne pas arriver à faire tourner une bibliothèque sans faire ce type d’appel.

La DIS nous a promis efficience et optimisation de la  gestion financière et managériale pour justifier son projet. Alors pourquoi diable en appeler à la solidarité ? Simplement parce que c’est la seule façon de pallier aux carences de la restructuration : le manque de participation, le vide abyssal qui se crée chaque jour entre la direction et les employés, la démotivation, l’autoritarisme, mais encore le manque patent de clarté quant aux rôles et responsabilités de chacun.

Prôner la solidarité est non seulement cynique dans un contexte tel que le notre, mais c’est  surtout une façon de déplacer les responsabilités, renvoyer la balle dans l’autre camp. Cette solidarité se retourne alors contre les employés plein de bonne volonté : à coups de bonne volonté, le somptueux édifice structurel de la DIS et de son consultant ne s’effondrera jamais.

Que faire alors ? De nombreux billets et commentaires sur ce blog l’ont rappelé : nos valeurs sont des valeurs de services, raison pour laquelle nous exerçons encore une certaine solidarité entre nous. Sur certains sites, au sein de certaines équipes, cette solidarité est devenue sélective. Sélective car humaine, profondément humaine : nous n’aidons pas toujours un collègue débordé ou au bord de l’arrêt maladie pour faire tourner un service, mais simplement parce que c’est quelqu’un que nous apprécions et respectons en tant qu’être humain. Le résultat est pourtant le même, elles tournent.

D’aucuns se demandent s’il convient d’adopter ce comportement, si ce n’est pas un « auto-goal ». La direction tire depuis des mois sur cette double corde : solidarité et sens du service, elle compte là-dessus. N’est-il pas temps de déplacer cette solidarité et de refuser de faire toujours plus (notamment en raison des absences, conséquences directes de la restructuration) avec moins ?

Je m’interroge et j’interroge mes collègues par ce billet, non sans rappeler une définition de la solidarité tirée  du Grand Robert de la langue française :

« Solidarité : le fait d'être solidaire; relation entre personnes ayant conscience d'une communauté d'intérêts, qui entraîne, pour un élément du groupe, l'obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance. »

mercredi 27 avril 2011

1er mai, les bibliothécaires de l'Unige vont défiler

Dimanche 1er mai 2011, les bibliothécaires de l'Unige sont invités à défiler lors du traditionnel cortège. Rendez-vous à 14h45, Boulevard James-Fazy.

A partir de 14h, un stand sera tenu par plusieurs de nos collègues au Parc des Bastions, n'hésitez pas à vous déplacer!

Photo Gauchebdo, 2009

mardi 26 avril 2011

La DIS atteste


Comment tenter de donner de la valeur à un cours qui, en tant que tel, n’en avait pas ? La DIS a eu une idée : décerner une attestation aux valeureux/ses qui l’ont suivi. Normalement une attestation est un écrit qui émane d'une autorité compétente…  Voici néanmoins à quoi ressemble la risible et inutile quittance (désolé pour la résolution).

Bientôt, quand tout cela sera fini, le rectorat pourra nous épingler la « Médaille commémorative du Travail Héroïque à la Division de l’information scientifique » (2010 - mai 2011).

jeudi 21 avril 2011

Avant Pâques...

 Malgré ce blog et toutes les actions que nous avons déjà entreprises, il est primordial de continuer à informer nos usagers de la situation de leurs bibliothèques. La vice-rectrice dément au coup par coup nos affirmations et  dans certaines bibliothèques, la distribution des signets est entravée par la hiérarchie. Persistons!

Pour nous mettre du baume au coeur avant ce long week-end de Pâques, voici un message reçu sur la boîte aux lettres du blog:

Chers bibliothécaires,
J’avais été parmi les signataires de la pétition, mon soutien étant motivé par ma longue fréquentation des BPU*) et de l’accueil compétent que j’y ai toujours trouvé. Récemment, j’ai eu la curiosité de lire le rapport de la Commission des pétitions qu’elle a transmis au Grand-Conseil. En clair, ce rapport indique que la Vice-rectrice a échoué à l’examen. Echouer à un examen n’est pas si grave, quel diplômé n’a pas, dans son parcours, un échec à un examen ! Il y a pourtant un point qui différencie la candidate Vice-rectrice et l’étudiant lambda : Elle a pris des cours particuliers, payés au  prix fort par le contribuable auprès d’un incompétent! Chacun a le droit à l’erreur, ce qui est inquiétant c’est de se rendre à l’évidence sous la pression de la rue. Il semble en fin de compte que beaucoup d’erreurs auraient pu être évitées si une préparation adéquate en amont avait été mise sur pied. Je ne doute pas qu’à la lecture du rapport, le Conseiller d’Etat prendra les mesures appropriées.

Milo Hiltbrand

*) et aussi des bibliothèques municipales


Sur sa page Facebook, la HEG, département information documentaire, évoque la restructuration en ces termes et donne un lien très intéressant. 


Plus de catalogage, plus de service de référence... La réforme des bibliothèques de l'université McMaster (Canada) a de quoi faire pâlir l'uni de Genève. A bit scary, isn't it?

Certains éléments du powerpoint nous rappelle étrangement des diapositives que nous avons déjà vues...

Enfin, Le Temps du 20 avril consacrait sa page Débats au new public management appliqué dans le domaine médical. La dernière partie s'applique mot pour mot à notre situation.

Bon week-end pascal à tous!

mardi 19 avril 2011

Proposition de nouveaux signets



Il devient urgent de réactualiser les échéanciers-signets et de les adapter à la situation actuelle. Voici la proposition du  groupe de projet ad hoc :








lundi 18 avril 2011

Pour en sortir...

L'assemblée générale du personnel des bibliothèques s'est tenue aujourd'hui. Le personnel présent reste ferme sur ses revendications et poursuivra son combat au travers de diverses actions.

Parallèlement à cela, une de nos collègues a formulé la proposition suivante et souhaite recueillir vos opinions.


Pour en sortir…

Que font 2 parties (clans, couples) lorsqu'elles n'arrivent pas à sortir d'un conflit et que tout dialogue est rompu ? Elles acceptent de se rencontrer et d'ouvrir le dialogue sous l'égide d'un médiateur (ONU, conseiller conjugal), de préférence dans un lieu neutre.

Albert Einstein a dit "Inventer, c'est penser à côté". Il faut donc parfois oser penser autrement, "en-dehors du cadre", pour sortir de l'impasse. 
C'est pourquoi, aujourd'hui, j'en appelle à l'organisation et la tenue d'Assises rassemblant l'ENSEMBLE des acteurs concernés par la restructuration des bibliothèques de l'Université de Genève.

Que toutes personnes
- soucieuses de dépasser les blocages actuels,
- prêtes à faire des concessions,
- disposées à mettre leurs compétences au service de tous,
- désireuses de participer de manière constructive,
- des étudiants aux enseignants, des AID à la Directrice des bibliothèques,
se mettent autour d'une table pour participer ENSEMBLE à la réflexion et la mise en place de la bibliothèque de l'Uni de Genève.

Ces Assises seraient organisées en tables rondes sur les enjeux et objectifs de la restructuration, mais également sur les thèmes proposés par les utilisateurs et le personnel des bibliothèques. Elles devraient aboutir à des feuilles de route construites collectivement et dans lesquelles l'ensemble des acteurs se reconnaîtraient.

Chaque table ronde serait menée par un médiateur extérieur à la restructuration mais spécialiste métier. Des personnes comme MM. A. Jacquesson et H. Villard ont les compétences nécessaires pour animer les discussions et s'assurer que les idées se traduisent en actions concrètes. Ils pourraient être secondés par les médiateurs mis en place par le Rectorat dans sa politique de gestion des conflits internes.

Ce processus ne peut fonctionner que s'il est construit de manière participative et non "top-down". Il est donc essentiel que son organisation soit assumée par des personnes extérieures et neutres. Je ne doute pas que le Rectorat puisse allouer les moyens nécessaires à une telle démarche, comme il l'a fait dans l'engagement du consultant qui a accompagné la restructuration.
Quant aux permanences d'accueil dans les bibliothèques afin de dégager le personnel et lui permettre de participer à ces Assises, comme la DIS l'a fait pour les formations "Accompagnement au changement", en planifiant à l'avance, elle peut confier ces permanences aux étudiants.

Comme je n'ai pas la prétention de croire que mon idée puisse rencontrer une quelconque adhésion, j'invite toute personne désirant voter sur le bien-fondé de cette idée à remplir le sondage Doodle et/ou à ajouter un commentaire à mon billet.

Seuls le dialogue et la volonté de dépasser les revendications des différentes parties permettront de sortir de ce "Printemps des bibliothèques". Et je veux croire que cela reste possible.

Joëlle Angeloz



vendredi 15 avril 2011

Pourquoi?

A la lecture du commentaire de notre directrice, nous avons eu envie de lister un certain nombre de questions qui restent aujourd’hui sans réponse :

  • Pourquoi ce beau projet ne convainc-t-il ni les professionnels, ni l’assemblée de l’Université ?
  • Pourquoi la présentation du modèle de référence ne figure-t-elle pas sur le site de la DIS ?
  • De même, pourquoi la macro-classification ne figure-t-elle pas non plus sur le site de la DIS ?
  • Pourquoi nos collègues partent-ils si tout va si bien ?
  • Pourquoi a-t-il été impossible de trouver 1 seul collaborateur sur toute l’Unige pour prendre un poste de coordinateur sur Unimail ?
  • Pourquoi les postes qui entourent la direction n’ont-ils jamais été mis au concours (expertise services bibliothéconomiques, expertise logistique et informatique) ?
  • Pourquoi n’existe-t-il aucune analyse des besoins ?
  • Pourquoi la responsable des ressources humaines n’a pas vu un cahier des charges dûment rempli avant que nous lui en fournissions un ?
  • Pourquoi n’y-a-t-il aucun organigramme sur les pages de la DIS ? (la seule liste, who’s who  n’est même pas mise à jour !)
  • Pourquoi les PV sont-ils écrits à l’avance et ne reflètent-ils  pas les discussions qui ont lieu durant les séances ?
  • Pourquoi ne sait-on pas quels groupes de travail existent, qui les composent et quels sont leurs objectifs ?
  • Pourquoi reformule-t-on systématiquement nos questions au lieu d’y répondre ? (http://www.unige.ch/biblio/reorganisation/questions-reponses.html)

Si la directrice souhaite éviter la « fraude des mots », qu’elle réponde clairement à nos questions. Vous avez d'autres pourquoi? Partagez-les ! 

mercredi 13 avril 2011

La direction de la DIS a menti à toute la communauté universitaire


Souvenez-vous : il y a bientôt une année, la directrice de la DIS et la vice-rectrice dévoilaient le projet de réorganisation structurelle des bibliothèques. La présentation était corsetée dans un power point égrenant tableaux et graphiques censés appâter le chaland.

Ce dit « modèle de référence » de mai 2010  est devenu la vulgate qui a été présentée non seulement au personnel des bibliothèques mais aussi à l’Assemblée de l’Université, aux Doyens, aux Conseils participatifs et sous des formes plus condensées à la DINF notamment. Son but était de convaincre l’ensemble de la communauté universitaire du bien-fondé de ce projet.

Or que contient cette présentation ? Un gros mensonge. Le document fait croire que pour motiver cette restructuration, pour la fonder, une analyse des besoins des usagers a été effectuée. La diapositive 2 mentionne : « Les usagers au travers des benchmark » et la diapositive 7 présente un diagramme bidon évaluant la perception des services par les usagers des bibliothèques de l’Université.

Ce mensonge de la Direction de la DIS est grave car, en deux diapositives, il a court-circuité la question que les membres des différentes instances auxquelles le projet a été présenté n’auraient pas manqué de poser : avez-vous effectué une analyse des besoins des usagers ?
Cette question a resurgi presque une année plus tard, bien trop tard, et a été posée par le Prof. Martin Tramer lors l’Assemblée de l’Université du 16 mars 2011, et la Vice-rectrice a répondu un misérable « non » et rajouté, phrase qui a provoqué l’ahurissement de l’Assemblée et qui pourrait obtenir le Champignac de la restructuration, que « 
l’analyse des besoins se ferait après coup ». 

On peut qualifier de faute grave le mensonge de la Direction de la DIS. La résolution adoptée par le personnel des bibliothèques demande la démission de la Directrice de la DIS ; n’y aurait-il pas matière à licenciement ?

mardi 12 avril 2011

Rêves de bibliothécaires

Suite à la mise en ligne par la DIS des pages web supposées diffuser les informations sur la réorganisation, deux de nos collègues ont souhaité réagir. Nous n'avons pas fini de rêver à notre bibliothèque idéale!

Imaginez-vous …
1.       Vos bibliothèques vidées de 2/3 des collections transférées en dépôts !  Combien de temps devrez-vous attendre pour recevoir le document délocalisé ?
2.       Un guichet d’accueil unique ! Pourrons-nous vous garantir un service de qualité sans augmentation des temps d’attente ?
3.       Des services de référence généralistes ne répondant qu’à des questions basiques ! Pour vos recherches avancées, reportez-vous au point 4…
4.       UN seul bibliothécaire spécialiste par discipline pour toute l’Université ! Qui vous aidera dans vos recherches quand il sera absent ?
5.       L’éclatement de la Médiathèque ! Les documents audio-visuels disséminés dans toutes les bibliothèques de l’Université ?
… ceci fait partie des scénarios envisagés par la Direction de la Division de l’information scientifique et par le Rectorat. Vos bibliothécaires n’ont pas eu leur mot à dire ! Et vous ???


Rêver…

Je rêve d’un grand chantier pour une grande bibliothèque universitaire, démocratique, participative, instantanée, où tous - académiques, bibliothécaires, étudiants - construiront un site virtuel avec des liens vers des documents, des vidéos, des blogs, des émissions TV, des cours académiques, des archives, des outils, des conseils de recherche et beaucoup d’autres choses.

Qu’est ce qu’on nous présente?
  • une structure centralisée et hiérarchisée qui donne finalement tout le pouvoir au rectorat ;
  • des instances qui vont retarder les prises de décisions (et non les alléger) ;
  • des binômes qui excluent bon nombre de personnes (c’est le contraire de favoriser l’entraide) ;
  • des usagers qui se demandent où est la macro-classification (car à lire sur les nouvelles pages web, on pourrait se dire que, à Uni-Mail, tous les livres sur les rayons sont déjà localisés selon la macro-classification, mais non tout reste à faire) ;
  • des réponses à certaines questions posées début décembre (c’est l’inverse d’instantané) ;
  • pour les collaborateurs, des procédures administratives à n’en plus finir
 N’est-il pas bizarre que dans toute cette réorganisation, on ne parle jamais de cette nouvelle révolution informationnelle, qu’on ne pose jamais la question de quels rôles et quelles missions auront les bibliothécaires ?
Nous devrons bien plus que par le passé authentifier, vérifier et structurer. Inutile de regarder s’il y a des occurrences pour ces termes sur le site, il n’y en a pas. J’ai vérifié…


Une bibliothèque, c'est le carrefour de tous les rêves de l'humanité. Julien Green